LE PACEA

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le pacea,
l’accompagnement à la carte  pour les 16-25 ans

Comment vivre dignement lorsqu’on n’est plus scolarisé, sans emploi, sans aide familiale et trop jeune pour prétendre au minima sociaux ? Le Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans les plus éloignés du monde du travail.

Le PACEA est le nouveau dispositif des missions locales pour accompagner le jeune vers l’emploi et l’autonomie. Plus simple que les précédentes formules cloisonnées, sa vocation est de favoriser le dialogue et de sécuriser chaque parcours professionnel, « une formule à la carte, en évitant de mettre les jeunes dans des cases qui ne leurs correspondent pas« , souligne Florian Fryson, directeur de la mission locale d’Hénin-Carvin.

Qui peut en bénéficier ?

Le PACEA s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans révolus en situation de précarité, sans emploi et qui ne sont ni à l’école, ni en formation. Le dispositif s’applique aux jeunes ne bénéficiant pas d’un haut niveau de qualification ou étant en situation de décrochage scolaire, aux jeunes demandeurs d’emploi éloignés du monde du travail, aux jeunes sous main de justice ou à ceux qui ne vivent pas dans le foyer de leurs parents ou ne reçoivent pas de soutien financier de leur part. « Il faut les accompagner au plus vite dans la vie active », précise le directeur.

Qu’est ce que c’est ?

Quatre niveaux d’accompagnement sont proposés selon les besoin d’orientation, d’emploi de formation, de difficultés sociales. Il s’agit de sécuriser le parcours en levant des freins pour raisons de sécurité et santé; de formaliser un projet professionnel avec le jeune après un diagnostic approfondi de sa situation, compétences et motivations par un conseiller référent.
La Garantie Jeunes est le niveau le plus intensif du PACEA, avec ateliers thématiques collectifs, périodes de formation et immersions professionnelles pour découvrir un métier ou un secteur d’activité, confirmer son projet professionnel et parvenir à décrocher un contrat de travail,  » les entreprises sont des partenaires majeurs pour faciliter les recrutements« . S’ensuit la mise en oeuvre du projet avec la mise à l’emploi ou la qualification.

Quels engagements ?

L’accompagnement permet au jeune de se concentrer sur son parcours d’insertion. Et, puisque les jeunes de 16 à 25 ans sont souvent touchés par la précarité et le chômage, le dispositif leur permet de percevoir une allocation mensuelle de trois fois le RSA sur 12 mois ou de 470,95 € par mois en Garantie Jeunes (pendant 1 an renouvelable 6 mois). En contrepartie, le jeune s’engage dans un parcours sur la durée avec la mission locale. En cas de non-respect des engagements, l’allocation est suspendue.

« Etre épaulé permet de ne rien lâcher » 

Sokaïna a 19 ans. Elève en première au lycée Diderot de Carvin, elle ne s’éclate pas dans le parcours qu’elle a choisi, les Sciences et Technologies du Management et de la Gestion. Elle finit par décrocher. Après quelques recherches, elle parvient à intégrer le lycée Senez en Bac Pro Commerce mais, malgré de bons résultats, elle stoppe tout car elle ne trouve pas sa voie. Nouvel échec pour la jeune fille, période de doute qu’elle met à profit pour s’occuper de sa grand-mère pendant six mois. Un moment qui restera crucial puisqu’il a l’avantage de susciter chez elle une vocation, travailler en aidant les autres. « Les personnes âgées ont de grands besoins alors je m’imaginais bosser en maison de retraite« , raconte-t-elle.

Sokaïna se rapproche de la mission locale, raconte son parcours et entre dans le dispositif Garantie Jeune. Suite à une immersion à l’IME de Carvin où elle s’occupe d’enfants et ados en situation de handicap, Sokaïna s’épanouit. Grâce au dispositif, elle est parvenue à décrocher un emploi d’avenir dans la structure et prépare un diplôme d’aide Médico-Psychologique. « Etre épaulé permet de ne rien lâcher et croire en son projet » conclut-elle.

« J’ai retrouvé confiance en moi » 

Dylan l’avoue illico, rester assis en classe toute la journée au lycée Senez d’Hénin, « c’était pas mon truc ». Absentéisme et exclusion étaient au programme. Les problèmes familiaux et la précarité en ont découlé.
Mais du haut de ses 20 ans, l’Héninois ne s’avoue pas vaincu et s’accroche. Il frappe à la porte de la mission locale et après un bilan d’aptitudes, il intègre le dispositif Garantie Jeune. « Ca me convient mieux, avoue-t-il timidement, on est plus vite sur le terrain, c’est concret« . Durant deux semaines en immersion chez Midas, il donne entière satisfaction à l’équipe en place et décroche ensuite un contrat temporaire. C’est le déclic.
Dylan est maintenant en contrat d’apprentissage au lycée Senez et y retourne le coeur léger car il a trouvé sa voie. Il suit une formation en CFA pour valider un CAP maintenance des véhicules, met en pratique ses connaissances comme apprenti mécanicien dans un garage à Noyelles-sous-Lens. « J’ai retrouvé confiance en moi avec une formation rémunérée qui me permet d’être autonome et j’ai mon logement« , sourit Dylan.

Article parût dans la Voix du Nord et rédigé par Isabelle CONYNCK

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